National Tinqueux : Michel, Sevilla, Verzeaux un assemblage millésimé

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Le samedi

Dans le magnifique cadre du Parc de la Muire, 768 joueurs avaient répondu présents pour ce 25ème National à l’appel du cochonnet aquatintien, présidé par Dominique Martin. Malgré la concurrence d’autres nationaux et l’absence d’une labellisation Master ou PPF, les inscriptions étaient closes depuis 20 jours. Le Grand Est, les Hauts de France, l’Ile de France étaient très bien représentés mais d’autres régions aussi. Les 128 terrains avaient été soigneusement préparés par des bénévoles très dévoués tout au long du week-end. Les parties pouvaient débuter à 9h précises.

La 1ère journée reste un exercice difficile où les favoris tentent de se frayer un chemin vers les 8èmes. Au pays du Champagne, on pourrait la qualifier de  « la taille ».

Venus sans doute avec beaucoup d’ambitions, Fabrice Uytterhoeven, Alban Gambert et Julien Maraux subissaient dès les 64èmes la coupe des ardennais de Clément Jadot .

Les Malgaches Riana Andriananglay (vainqueur en 2014), José Ranomenjanahary et Yves Ramaholison suivaient la même galipe, tout comme l’équipe d’Alexis Verez. Dans la dernière taille du soir, Guillaume Magier s’inclinait face à Demetrio.

Les huitièmes

Le soleil du samedi avait-il produit de beaux fruits ? Les raisins donneraient-ils un bon breuvage ? Il était temps de passer à la coupe des 8èmes. Dans une relative fraicheur champenoise, la première partie du matin se révélait difficile.

Victoire à 2 de Cabantous face à Lefrançois Corentin et Demetrio Franck et Mickael.

Robbe pressait les raisins pour une victoire à 4 face à Coisne Eric, Boutez Willy et Tony.

Dans une partie à forte consonance ardennaise, Cammi ne laissait que 6 points à Besonhez Alexandre, Laurent Frédéric et Gessat Guillaume.

Verzeaux prenait son temps pour savourer le cadre champenois et l’emportait 13 à 9 face à Helbecque Thomas, Siellez Axel, Dainnain Samuel.

Trois équipes 100 % locales voulaient faire valoir leur connaissance du terroir :

deux équipes pour l’ESCAL Pétanque de Witry les Reims (belle performance de club) : Jean-André Lalondrelle (le Président), Eric Bellouin, Loïc Nouvelet s’inclinaient respectivement à 7 face à Goury malgré un excellent départ. D’autre part, Christophe Musquin, Thierry Mignot et Franck Petit laissaient échapper la partie à 11, alors qu’ils menaient 11 à 9 et qu’à l’avant dernière mène leurs adversaires tiraient au but mais ne le sortaient pas.

Les Montmiraillais de Divry Bruno, Perret Peter, Crochard Christophe sauvaient la récolte (les meubles) en faisant un point face à Papegay.

On attendait des bulles ou plutôt des carreaux dans la dernière partie. Les Aubois de Granados Florian, Zimmermann Alain et Romain (auteurs déjà d’un beau parcours en 2017) face à l’équipe Gasparini, ils s’arrêtaient à 5.

Les quarts

Les quarts pouvaient s’apparenter à une dernière pression avant dégustation. Peu de suspens au final :

Les Haut-Marnais de Cabantous stoppaient à 6 le Meusien Bourgeois Christian et les deux derniers Marnais Gaby Papegay et Sadaoui Djelfaoui alias le Piaf

Les Messins de Gasparini renvoyaient à la maison les Vosgiens de la Pétanque Rambuvetaise : Goury Mickael, Clerc Noel et Picard Nicolas, 13 à 3.

Les Nordistes de Renotte ne laissaient que 4 points aux ardennais habitués à de bons résultats dans ce concours : Cammi Aldo, Delpy Yannick, Badré Gaétan.

L’équipe Verzeaux n’offrait que 6 raisins un peu secs au nordiste Robbe Grégory et aux axonais Drouillet Maxime et Deligny Dominique.

LEs demi-finales

Tel un vigneron, les demi-finalistes pouvaient savourer un premier cru.

La 1ère demi-finale opposait les Haut-Marnais Cabantous, Yonker et Salaris équipe souvent présente dans ce type de rendez-vous et aux nombreuses qualifications aux championnats de France aux nordistes de la Pétanque Hautmontoise Renotte, Decrucq et Soenens peu habitués ce type de situation mais à la solide complicité. Le score était très serré et aucune équipe ne se détachait 6/6, 6/7, 7/7. A ce stade, les Haut-Marnais fatigués par le soleil pesant du week-end lâchaient prises, les nordistes pouvaient conclure par 13 à 7. Ils poursuivaient leur parcours en toute humilité. 

 

La seconde demi-finale présentait une superbe affiche avec des palmarès impressionnants : Christophe Sevilla, Frédéric Michel et Médéric Verzeaux (en blanc) face à Frédéric Machnik, Fabrice Riehl et Mathieu Gasparini (ronde Pétanque Metz). Le terrain proposé était très technique et laissait peu de repos aux pointeurs finalement très performants. Les Messins débutaient par une bonne mène à l’appoint : 3/0.

Un lancer de but imprécis et les blancs choisissaient un jeu court. Après un premier carreau de Verzeaux, Machnik tentait de répliquer : casquette puis chiquée… Les messins Gasparini puis Riehl essayaient de bien de mélanger leurs boules. En retour, ils recevaient un nouveau carreau de Verzeaux puis deux de la part de Sevilla. Frédéric Michel pouvait tranquillement conclure cette mène de 6 points ! Les messins allaient-il refaire leur retard ?

A la mène suivante grâce à un devant de boule de Gasparini, ils reprenaient leur marche en avant. Mais s’ils étaient solides au point, les carreaux de Verzeaux, la régularité impressionnante de Michel et le jeu complet de Sevilla, les empêchaient de passer devant. A 10/7 pour les blancs, un nouveau carreau de Verzeaux donnait un avantage décisif. Gasparini qui venait de tourner n’était pas loin de le rendre. Michel et Sevilla ne laissaient pas passer l’occasion de conclure.

la finale

Le public nombreux voulait déguster cette finale. A la présentation des palmarès, le discours était long pour Michel, Sevilla et Verzeaux. Très humbles les nordistes se présentaient tout simplement comme une bande d’amis : quel bonheur pour la Pétanque ! L’assemblage de cette finale allait-il nous produire un millésime ? ou bien une partie déséquilibrée ?

La première mène donnait un avant-gout : à 10m Yannick Soenens mettait un point à 50 derrière (pas mal vu le terrain). Frédéric Michel vraiment très régulier gagnait le point, réponse nordiste immédiate : carreau de Mickael Rennotte. Frédéric Michel court à sa deuxième boule, laissait finalement une chandelle que ses partenaires ne parvenaient à contourner qu’une fois. Après un recul de Renotte suivi d’un carreau-ciseau du milieu David Decrucq. Le ton était donné : les nordistes étaient pour faire des bulles pas pour les prendre. A la seconde mène, à 9 m,  après deux manquées de Renotte, Decrucq frappait à contre-temps : un palet. Il restait 5 boules aux hommes en blanc contre une aux nordistes. Verzeaux manquait double aussi ! Frédéric Michel restait à nouveau court à sa deuxième, un murmure parcourait l’assemblée. Le type de bruissement qui souligne avant tout l’étonnement car la régularité de Michel avait été à la hauteur de son calme tout au long du week-end. Sevilla parvenait difficilement à reprendre le point en enfonçant la boule de Michel. Decrucq se trouvait avec un tir à 3 et la place pour 4.  Allait-il faire fermenter cette finale ? Produire des bulles  ? Il avait été l’homme-clef de son équipe et pourtant : il manquait.  Les nordistes ne le savaient pas mais ils avaient laissé passé leurs chances, malgré d’ultimes soubressauts. Verzeaux reprenait ses esprits et frappait encore, Michel retrouvait sa qualité de jeu et Sevilla frappait la boule pour une mène de 5. Les Blancs pouvaient s’offrir un grand cru : un blanc de blanc.

L’équipe Verzeaux pouvait savourer sans modération sa victoire en terre champenoise et avec modération le breuvage local.

A coup sur 2018 fut un millésime pour ce National de Tinqueux.

CRÉDITS PHOTOGRAPHIES : J Dalmaso, A MOYERE, O PERLOT et JM petit

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