Tinqueux : Fouillard et fils, entreprise de démolition

D’année en année, ce national monte en gamme. Pour sa 26ème édition, il a sans doute atteint une nouvelle dimension ! Déjà qualificatif pour les Masters de pétanque, il y a deux saisons, il l’était à nouveau cette année. Était-ce pour cette raison qu’il était complet deux mois à l’avance ? Ou bien la présence le dimanche de Marc Alexandre donnait un gage de sérieux ? Ou encore la qualité de l’organisation (la préparation des terrains, la table de marque, les arbitres…) orchestrée par le Président Martin ? Ou la communication croissante autour de l’événement ? Ou le partenariat avec boulistenaute ? Ou enfin la date retenue ? Nous oserons penser qu’il s’agit sans doute d’un assemblage de ces différents ingrédients qui conduisent à la réussite de ce National.

Sous une chaleur brutalement caniculaire et alors que dans notre département les championnats s’étaient déroulés des fois sous des températures négatives, 256 triplettesde joueurs voire d’amis étaient prêtes et en tenue réglementaire, dès 9h du matin. Le réveil était parfois douloureux pour les ténors : défaite initiale sans conséquence pour Bezandry face à des joueurs locaux, passage par les barrages pour Gasparini. 

Riehl en barrage, Dath pas encore en maillot tricolore.

Vu le plateau, les 32èmes et les 16èmes étaient très relevées. Nombre d’équipes venues avec des ambitions ne passaient pas le cap du samedi : Front, Feuillet, Perioche (face à Sevilla), Hollard, Hollard, Martin (face à Rousseau), Courroy, Lahatra, Lucas (face à Roussel), Huyghe, Nepveux, Carnet (face à Zimmerman), Sevilla, Ndiaye, Michel (face à Verez), Rosati, Gessat, Uytterhoven (face à Roussel), Gasparini, Riehl, Machnik(face à Andriantseheno), Roulle, Vassaux, Stoz (face à Claisse) mais aussi Deiss, Pilewski, Woelfele…

Le dimanche matin, l’écrin du stade de la Muire s’était paré de ses plus beaux atours pour accueillir tous les champions.

Huitièmes de finale

Défaite sans appel, des pourtant solides ardennais, de Pourru Saint Rémi, Lionel Claisse, Alain Van de Voorde, Alexandre Besonhez face à Stéphane Dath : 4 à 13.

Logan Baton, avec son bras si haut, bataillaient à l’aide de ses partenaires pour arracher la victoire face à l’équipe estampillée master de Christian Andriantseheno, David Benhamou et Anthony Hagenbourger : 13 à 10

Légende les cadres des 8èmes

Cedric Stancato, Ludovic Guchez et Valentin Texeira ne parvenaient pas à s’extirper de cette première partie matinale face à l’équipe de Thierry Bezandry : 2 à 13.

De même Sébastien Rousseau, Florent Poiret et Cédric Debaut ne trouvaient pas leur rythme habituel et s’inclinait lourdement face à Eckmann et ses partenaires : 1 à 13.

Demetrio des habitués des cadres aquatintiens l’emportaient difficilement face à Jacky Delaigle, Christopher Lacquement et Kameronn Diverchy : 13 à 9.

La dernière équipe marnaise, Renaud Prunet, Romain Prud’homme et le toujours jeune Francisco Da Silva, alias Chico, rendaient valeureusement les armes face à Thierry Fouillard et ses amis (ses fils spirituels ?) : 13 à 7.

les derniers marnais

La deuxième et dernière équipe homogène (Pétanque Baralbine) de ces 8èmes les aubois de Nicolas Roussel, Abdel Kader Djanti et Florian Granados tentaient de repousser l’échéance. Florian sortait deux fois le but mais les équipiers d’Arnaud Boutelier étaient trop réguliers et complet (tir et point). Alexis Verez concluait une belle partie sur un nouveau carreau : 4 à 13

Les aubois d’Alain Zimmermann ne laissaient que peu d’espoir à des joueurs habitués aux cadres d’honneur : Damien Charlot, Anthony Bouille et Frédéric Guillote : 13 à 6. Ils allaient porter les derniers espoirs régionaux.

Quart de finale

Les aubois faisaient honneur aux encouragements régionaux. Alain Zimmermann le vétéran et père de Romain (retenu par le championnat du Grand Est individuel), Luc Thiebault le remplaçant de grand luxe (triple champion individuel 2017, 2018 et 2019) et le placide Mathias Lahaie étaient décidément en très grande forme. Les nordistes Demetrio Patrick, Demetrio Franck et Demetrio Mickael étaient pourtant auteurs d’un très bon parcours, mais ils ne parvenaient à s’extirper de l’étau aubois : 13 à 1.

Philipson précision/explication

Le second quart de finale opposait les franciliens de Christian Eckmann l’homme aux 300 points par saison (!), David Nguyen son partenaire en triplette en Seine et Marne (tous les deux qualifiés pour Fréjus) et Olivier Legalle passé dans l’Yonne avec réussite (champion individuel 2019) à une entreprise de démolition/reconstruction (formule empruntée à Marc Alexandre ) Fouillard & fils ! Kévin Philipson mettait de la courbe dans ses boules, Thomas Balique aurait décrocher les nuages (s’il y en avait eu !) et Thierry Fouillard était aussi complet que guerrier lucide. Les amis nordistes qui n’avaient pas joués ensemble depuis 10 ans (!) n’avaient pas perdu ni leur efficacité, ni leurs automatismes et encore moins leur complicité. Les franciliens pourtant expérimentés et talentueux s’inclinaient 13 à 6.

Le troisième quart de finale ne manquait pas non plus de talents : toujours fidèle à ce national Thierry Bezandry (est-il besoin de le présenter ?) était venu cette année avec Jean-Michel Xisto dont la richesse technique le destine au poste de milieu et Stéphane Durand aussi régulier que discret. Cette équipe faisait face à un monument nordiste (que de talents boulistiques dans cette région !) : Yannick Gamelin associé à Logan Baton un second membre de l’équipe de Belgique (un joueur qui a tout gagné en Belgique mais qui possède aussi de solides références internationales) et Claude Van Loo son partenaire en triplette dans le Nord (tous les deux qualifiés pour Fréjus). Le bras de Logan montait de plus en plus haut, ses jambes suivaient son mouvement harmonieux, les carreaux tombaient et ses partenaires le complétait idéalement : 13 à 8 pour les nordistes.

Dath carreau ?

Ce dernier quart de finale s’annonçait très équilibré et à forte connotation nordiste. Arnaud Boutelier une machine très bien huilée, Sébastien Pecqueux impeccable au point et Alexis Verez un talent toujours aussi brut et efficace face à Stéphane Dath faisant honneur à son maillot tricolore, Jérémy Pardoen le plus haut savoyard des belges (discrètement encourager tout le week-end ) et David Olivier sans doute le moins connu des 6 mais d’une régularité exceptionnelle pendant deux jours (vu l’exigence des terrains). Équilibrée cette partie ? Elle le fut tout du long. A 11/11, Stéphane Dath avait une première occasion de conclure avec : carreau gagné. Il ne manquait pas cette unique occasion d’empocher son billet pour les demi-finales !

Les demi-finales

La pause méridienne permettait aux organismes entamés par la chaleur de se reposer un peu. Une équipe manquait sans doute un peu de repos et d’ailleurs la reprise pourtant programmée à 14h30.

Bien que licencié en Corse, Dath retrouvait ses origines nordistes dans cette demi-finale face à Fouillard. Ce dernier prenait l’avantage au score 8 à 3. Sous une pluie de carreaux (et pourtant l’orage de menaçait pas !) Dath et Pardoen plantaient une mène de cinq points. Ils revenaient au score. Impeccable Olivier engageait bien la mène suivante. Mais Fouillard et ses amis partaient à l’abordage : 6 tirs… 6 frappes … 3 points ! 

Kévin Philipson : boum !

Les deux dernières mènes ne reflétaient pas le niveau global de cette partie Philipson posait un carreau, Dath en faisait de même… mais les boules suivantes n’étaient pas aussi performantes. L’équipe Dath s’ouvrait une gagne difficile et n’y parvenait pas… elle s’inclinait ensuite sur deux beaux appoints de Balique, une frappe et un carreau de Philipson, Fouillard pouvant pour une fois se reposer, 13 à 10.

Pour la seconde demi-finale, Zimmermann voulait défendre fièrement les couleurs régionales. 

Gamelin ne comptait pas en rester au stade des demi-finales. Les équipes se rendaient chaque coup, dès que l’une prenait l’avantage la seconde répliquait par une belle mène. A l’avant dernière, une ouverture s’offrait à Baton, Gamelin et Van Loo. Les aubois serraient le jeu. 

Logan Baton, quel engagement !

Les nordistes tentaient de faire de la place mais, ils n’y parvenaient pas. Ils ne pouvaient conclure ou du moins faire suffisamment avancer le score. Zimmermann et ses équipiers ne manquaient ensuite de prendre leur place en finale : 13 à 10. Pour une équipe qui jouait ensemble pour la 1ère fois : quel résultat !

La finale

Un moment fort sympathique mettait en avant les bénévoles, sans qui rien ne pourrait s’organiser. Les officiels M JP Fortuné (maire de Tinqueux), Mme C Glé (arbitre internationale), M A Abdelfadi (délégué et vice-président du comité régional Grand Est), M O Perlot (président de la commission communication du CD51) et bien sûr M D Martin (président du cochonnet aquatintien) remerciaient les bénévoles et louaient la qualité globale du National.

La finale n’est pas toujours la plus belle partie. Celle-ci allait confirmer le haut niveau de ce national. Fouillard & fils (ou amis) démarraient tambour battant 4 à 0. Les aubois, moins connus mais pas moins doués, répliquaient en pointant bien 6 fois et empochaient deux premiers points malgré 4 frappes dont un carreau de Fouillard. La mène suivante était annulée par Lahaie. Ensuite Lahaie éprouvait des difficultés à entrer dans la partie. Ses partenaires l’épaulaient alors : une frappe et un carreau de Thiebault, un carreau dans le but pour Zimmermann. Les aubois limitaient la casse. 5 à 2 pour Fouillard et ses amis. Lahaie posait alors un premier carreau, Zimmerman et Thiebault ajoutaient 5 à 5. C’était une vraie partie de Pétanque avec un public conquis. 

Thomas Balique, quelle hauteur de boule !
 

Pour ces nouvelles mènes, les aubois détruisaient à nouveau des points, un point de plus dans l’escarcelle de leurs adversaires malgré un nouveau carreau de Thiebault. La mène suivante le score était inchangé : bouchon de Zimmermann, belle frappe de Philipson, bouchon sorti. Cette fois, Fouillard se retrouvait en retard de boules. Philipson tirait au but. Il le déplaçait peu mais dans deux de ses boules. Il limitait la portée du score 6 à 6. Les joueurs commençaient à ressentir les effets de la chaleur. Après un lancer de but non réglementaire, c’était au tour des équipiers de Zimmermann de subir la foudre des tireurs adverses : 3 points. But à 9,93m mesuré par Mme C Glé sous le regard attentif de M Alexandre. Sur un tir boule et but de Thiebault, le but se retrouvait à 13m. Zimmermann en plaçait une magnifique ! Philipson envoyait loin son bras et … grattait la boule. Fouillard très lucide devait lui expliquer qu’à 13m, il n’était pas obligé de faire carreau et que son tir était décisif ! Il ajoutait d’ailleurs un superbe 2èmepoint. 11 à 6 pour Fouillard. 

Luc Thiebault, une finale de haut niveau.

La mène suivante était à nouveau annulée sur un tir de Lahaie. Balique pour une fois engageait moyennement. Cela nous permettait de nous rappeler que depuis le début de la partie, il les avait toutes séchées dans le but, avec son style si caractéristique, à en faire lever des félicitations du public. Avec réussite, il enfonçait le cochonnet et se redonnait la mène. Sa sportivité l’amenait à se confondre en excuse. Les aubois accusaient le coup. Fouillard s’offrait une gagne mais sa boule versait de peu. Ce n’était que partie remise. Balique avec deux sèches dans le but anéantissait les espoirs aubois et achevait son entreprise de démolition.

La remise des trophées.

Lors de la remise des prix, Fouillard, Balique et Philipson soulignait le moteur de cette équipe : l’amitiés. Quoi de plus belle récompense que de se retrouver 10 ans après et de conclure par une victoire ce superbe week-end.